la-grosse-georgette

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Copains comme corons

On est donc repartis de l'Allier avec le petit bibi pour l'avant-dernière étape. Les jambes un peu lourdes mais le cœur léger de retrouver la Bourgogne et mon pote Arnaud.

 

La nuit s'est bien passée. En revenant de dîner à 19h, j'ai déplacé ma tente vers un emplacement plus agréable au fond du camping. Il n'y avait personne mais j'étais entouré de deux beaux camping-cars et de très très belles caravanes. Le lendemain matin à 6h15 je suis réveillé par des voix aiguës et qui poussent le volume a fond. Je sors de la tente et me retrouve presque nez à nez avec trois mamans gitanes en train de préparer le petit déjeuner, des vraies, avec les crocs aux pieds et les caleçons léopards. Je sors de la tente et sans autre forme de bonjour elles me proposent un café avec la plus grande gentillesse. Il faut croire qu'encore une fois ma gueule de métèque a joué en ma faveur... À 8h nous reprenons la route et la première partie du voyage se passe plutôt bien. À 10h je retrouve le départ prévu de l'étape. Il ne me reste qu'une cinquantaine de kilomètres pour ralier la Bourgogne. Sur le chemin, au milieu de paysages splendides, me monte une colère. Mais bon dieu, que sont donc devenues nos campagnes ? Où sont les gens, que sont-ils devenus. C'est quand même incroyable que des territoires entiers soient désertés alors qu' on s'entasse dans des villes aux allures de bidonvilles. Ces maisons qui ont abrité  des générations ne sont-elles plus bonne à vivre ? Cette terre noire et grasse que je côtoie depuis six jours n'est-elle plus bonne pour nourrir des familles. Que fait-on bordel de merde pour retrouver un minimum d'harmonie ! Dans n'importe quelle bled de 1000 habitants, on t'emmerde avec des politiques d'accès à la culture. Mais de quelle culture parle-t-on, nom de dieu. D'accès à la grande déconnade d'Internet ? De la possibilité d'aller chasser le Pokemon réunis en bande de connards ? Merde, je rentre dans une rogne noir ! Tu te rends compte qu'aujourd'hui, dans ce monde de dingue, on te pique du pognon pour envoyer tes gosses en classe verte ! Tu dois payer pour que tes gamins puisse aller voir deux libellule qui s'enculent dans la campagne ? Au moment où je rumine ces pensées, je croise un renard dans un champ sur ma droite. Barre-toi vite goupil, ils ne sont plus capables d'élever trois poules pour bouffer des œufs, mais ils seraient bien capables de foutre une décharge de plombs ces cons là. Bon, il faudra bien qu'un jour ou l'autre nos hauts responsables se penchent sur cette question, sur la manière dont on peut réinvestir nos campagnes avec intelligence et cohérence. Encore que, ces deux derniers mots ne soient pas trop adaptés aux qualités intrinsèques de nos responsables… Porté par la colère j'arrive donc dans la Nièvre. Petite pause pour grignoter et je repars avec 75 bornes au compteur. Je suis bientôt rejoint par mon pote Arnaud au milieu de nulle part, au milieu des champs, au milieu de chez nous. On se fait une bonne bise et on se remet en route. Forcément, on déconne comme des gamins de 46 ans que nous avons réussi à être encore. En voyant un panneau indiquant les Colons, on se fout tous les deux à chanter: "au nord, c'était les colons. » Comme quoi, parfois, il suffit d'être deux pour devenir une belle bande de cons. On discute, on se donne des nouvelles des uns et des autres et mine de rien, on avance. On prend quand même le temps de se prendre en photo à Gland… Si on avait loupé ça, on aurait pu croire qu'on était devenus adultes. Tu parles d'une sale maladie, on a pas tellement envie de la choper avec mon pote. Comme ça, en déconnant, on parvient jusqu'à Crux la ville au milieu de mon cher Morvan. 130 bornes au compteur, qui dit mieux ? Merci à toi mon pote Arnaud de m'avoir servi à la fois de locomotive et de béquilles. La route était plus légère avec toi. Mais pour te fréquenter depuis bientôt 20 piges, je sais que tu es toujours là quand la route devient un petit peu compliquée. Une petite douche salvatrice, Et nous sommes rejoints par Aurore qui nous amène un pique-nique énorme ! Aurore avec son sourire, sa gentillesse et son immense générosité. Merci à toi copine Aurore d'avoir amené dans ton panier un peu de fromage et du jambon qui par la manière dont tu me l'as donné, a transformé cette instant en festin. On termine la soirée par un café et comme on est au camping, on se tape un baby-foot et un flipper. Les amis me quittent au milieu du Morvan. Émotion, forcément…

Je suis presque endormi quand un Hollandais retardataire décide de planter sa tente. Je dois donc supporter ses coups de marteau et pire encore, cette langue insupportable à mes oreilles esthètes. 

15° sur le Morvan. Demain Vezelay. Je crois que je crois en quelque chose…

 

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Bon dieu, Petit Bibi, qu'est-ce qu'ils ont fait de nos campagnes ?

 

 

 

 

 

 

 

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Comme des gosses...

 

 

 

 

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Des gosses de 46 ans...



02/08/2016
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